Séchage du foin Du bois en plaquettes pour réchauffer l'air
L'alimentation à base de foin contribue à la bonne image d'une production. C'est encore mieux s'il est séché en grange avec une énergie renouvelable.
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Pour sécher le foin en vrac, la ventilation avec de l'air ambiant n'est pas efficace partout. Là où l'hygrométrie de l'air est plutôt élevée, son réchauffement devient nécessaire avec des énergies fossiles comme le fioul ou le gaz. Du côté des énergies renouvelables, le solaire apporte ses calories grâce à des caissons de captage placés sous les toits. Avec une première installation mise en route cet été, le bois se montre lui aussi intéressant. Pour être totalement automatisable, l'installation demande du bois broyé en petites plaquettes. Un mètre cube de ce bois fournit autant de calories que 80 litres de fioul.
Thermostat préprogrammé
Stocké dans une cellule ou un boisseau, il est repris par une vis sans fin, qui le déverse dans une chaudière de même type que celles utilisées pour le chauffage domestique. Un thermostat déclenche le fonctionnement de la vis quand la température de l'eau descend en dessous d'un seuil préalablement programmé. Chauffée à 85°C, l'eau est convoyée vers un échangeur placé devant le ventilateur, qui pulse l'air sous le tas de foin. Au format près, l'échangeur est en tous points comparable au radiateur d'un moteur à refroidissement liquide. Avec un ventilateur débitant 65.000 m³/heure, l'installation augmente de 4 ou 5°C la température de l'air. Quatre à cinq jours de ventilation sont nécessaires pour porter le taux de matière sèche du foin depuis 60% jusqu'aux 85% nécessaires à sa bonne conservation.
Association: du conseil et des aidesLe recours au bois pour le séchage du foin bénéficie du soutien technique et financier de l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie). Afin de partager les expériences et réaliser les études de faisabilité, les agriculteurs intéressés par le séchage en grange ont créé une association, le Segrafo. L'antenne bretonne se trouve dans les murs du Réseau agriculture durable, près de Rennes. |
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Témoignage: BENOIT ALLAIN, éleveur laitier à Ploubezre (Côtes-d'Armor) "Les haies, une source d'énergie valorisée"Au Gaec du Wern, un des volets du CTE signé au début de l'année vise à faire du foin séché en grange l'élément de base de la ration du troupeau laitier. "Nous voulons aussi être autonomes dans l'approvisionnement en protéines, sans consommer d'énergie fossile", précise Benoît Allain, en Gaec avec son père, Jean. D'un côté de l'étable récemment construite prennent place les 38 vaches normandes, de l'autre ont été aménagées deux cellules pour le séchage et le stockage du foin en vrac. "Dans notre région proche de la côte, il n'est pas envisageable de sécher du foin en grange sans réchauffer l'air", indique Benoît Allain. Connaissant bien le potentiel énergétique du bois en plaquettes puisqu'il l'utilise déjà pour chauffer sa maison, il n'a pas hésité à retenir cette énergie pour sécher son foin. Ce choix est d'autant plus cohérent que l'exploitation totalise 6 km de haies et 4 de lisières boisées. "L'hiver dernier, nous avons élagué et broyé 100 m³ de bois. Ça a pris sept après-midi à trois personnes. Le séchage des 50 tonnes de foin que j'ai récoltées cette année en a absorbé 30 m³." La chaudière de 100 kW a été installée dans un poulailler désaffecté, où sont stockées les plaquettes. "Il occupe une position centrale entre l'étable et la maison de mes parents." En effet, avec son réseau de conduits souterrains, l'installation a aussi été conçue pour chauffer la maison – et bientôt un gîte rural – durant l'hiver et fournir l'eau chaude sanitaire toute l'année. Sur cette exploitation de 70 hectares de SAU, l'abandon des cultures de maïs et de betteraves au profit de l'herbe va se traduire par une économie de 8.000 à 10.000 litres de fioul par an. |
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